Débuter avec le Tarot: Formulation de la question pour un tirage de Tarot
«La capacité à poser des questions raisonnables est déjà un signe important et nécessaire d’intelligence ou de perspicacité. Si la question elle-même est insensée et nécessite des réponses inutiles, elle n’apporte que de la honte à celui qui la pose. Parfois, elle pousse l’auditeur imprudent à donner des réponses absurdes, créant un spectacle ridicule : l’un (selon l’expression des anciens) trait une chèvre, et l’autre tient une passoire dessous.» – Immanuel Kant
La capacité à formuler correctement et précisément des questions est l’une des compétences les plus importantes dans le travail pratique avec le Tarot. Peu importe que vous fassiez un tirage pour vous-même ou pour une autre personne. Plus la question sera formulée précisément, plus le tirage et son interprétation seront efficaces.
Il arrive souvent que nous réalisions un tirage qui nous semble vague, chaotique et désordonné. L’une des raisons de ces tirages est que la question était, dès le départ, imprécise. Dans les cas plus absurdes, il n’y avait même pas de question. Par exemple : «Fais-moi un tirage sur l’amour.» Cette formulation ne définit absolument pas les limites du sujet qui nous intéresse. Quel type d’amour ? Pour qui ? Amour actuel ou désiré ? Amour universel en tant que phénomène ? Ressentir cet état en soi ? Et ainsi de suite.
La compréhension du type d’information que la personne souhaite obtenir du tarologue vient avec l’expérience. Toutes les sphères de perception sont impliquées dans cette compréhension – l’intelligence du tarologue, son sens de l’observation et sa capacité à voir les détails, son intuition et sa sensibilité. Mais l’un des outils les plus puissants dans ce domaine est l’art de formuler des questions pour le tirage.
Ce qu’il est toujours nécessaire de prendre en compte dans la formulation d’une question pour un tirage de Tarot :
Les limites temporelles:
C’est un aspect très important car il crée un cadre temporel clair pour le tirage et notre compréhension de l’information. Comment la situation apparaît-elle maintenant ? Comment va-t-elle évoluer dans un avenir proche (semaine – mois) ? Quelles sont les perspectives à long terme (de six mois à un an) ? Même les tirages qui aident simplement à analyser l’état intérieur d’une personne sans toucher aux prévisions nécessitent l’ajout d’un cadre temporel. Car nous obtenons une « photographie » de la situation à l’instant présent, le moment actuel. Et cela nous permet de prendre en compte que cette situation peut déjà paraître différente demain.
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Les limites de la situation ou du sujet abordé:
Les règles ici sont simples. Plus les limites de la situation ou du sujet sont définies précisément, mieux le tirage fonctionnera. Par exemple, si on vous demande de faire un tirage sur la carrière, il est nécessaire de préciser les points suivants : la personne a-t-elle un emploi actuel ou non ? Les questions de carrière la concernent-elles en relation avec son emploi actuel, ou envisage-t-elle d’autres options ? Si elle envisage d’autres options, sont-elles des fantasmes ou existent-elles sous forme de possibilités et de propositions réelles ?
Plus nous précisons les limites de la situation, plus nous resserrons le focus du tirage. Cela permet à l’information du tirage d’être plus claire et directe. De plus, cela permet de choisir le tirage le plus approprié pour la question et le sujet.
La responsabilité du consultant dans la question qui l’intéresse:
Déterminer le niveau de responsabilité influence également le choix du tirage. Nous devons comprendre dans quelle mesure le sujet qui intéresse le consultant est sous son contrôle et son influence, et dans quelle mesure il peut agir activement. Ou bien si le sujet est entièrement sous le contrôle d’autres personnes, des circonstances, du hasard, etc. Si la question concerne une autre personne (pas le consultant), nous pouvons utiliser uniquement la Grande Croix Celtique pour analyser ses états internes et ses motivations par rapport à cette question. Sinon, nous pouvons utiliser uniquement des tirages sur les relations partenaires, où le personnage principal est le consultant, et non son partenaire.
Parmi les trois points ci-dessus, le plus difficile est la définition des limites de la situation ou du sujet. Un moyen efficace d’atteindre ce résultat est de poser des questions au consultant ou d’être honnête avec soi-même (si vous faites un tirage pour vous-même).
N’hésitez pas à poser des questions pour préciser les limites du tirage. Discutez avec le consultant, en l’encourageant à formuler plus précisément l’information qui l’intéresse.
Il faut du courage pour poser des questions. Demander à l’autre signifie révéler sa propre position, rendre son système de valeurs transparent pour l’autre.
Il existe plusieurs types de questions généralement utilisées pour clarifier l’information pour un tirage:
– Questions fermées: Ce sont des questions auxquelles on peut répondre par un simple « oui » ou « non », en indiquant une date précise, un nom ou un nombre, etc. Par exemple : « Habitez-vous Paris ? » — « Non ». « Êtes-vous intéressé par des questions concernant votre carrière dans l’entreprise où vous travaillez ? » — « Oui ». « Voulez-vous analyser vos relations avec votre conjoint ? » — « Oui ».
Ces questions sont inévitables dans la préparation de tout tirage, mais leur prédominance peut créer une atmosphère tendue, car elles réduisent l’espace de manœuvre du consultant, qui peut se sentir interrogé.
– Questions ouvertes: Ce sont des questions auxquelles il est difficile de répondre brièvement ; elles nécessitent une explication, une réflexion. Ces questions commencent par « pourquoi », « comment », « quels sont vos avis sur », « quelle sera votre décision concernant » etc., et elles appellent une réponse détaillée. Les questions ouvertes visent à obtenir des informations supplémentaires ou à clarifier les véritables motivations et positions de l’interlocuteur, offrant plus de liberté d’expression.
Cependant, les questions ouvertes permettent également au consultant d’éviter une réponse concrète, de fournir seulement les informations qui lui conviennent et même de détourner la conversation. Il est donc recommandé de poser des questions suggestives, principales et de divers autres types au cours de la conversation préparatoire.
– Questions suggestives: Ce sont des questions formulées de manière à indiquer à l’interlocuteur la réponse attendue.
– Questions principales: Ce sont des questions ouvertes ou fermées planifiées à l’avance.
– Questions alternatives: Elles sont formulées comme des questions ouvertes, mais offrent plusieurs réponses possibles. Par exemple : « Votre carrière vous intéresse-t-elle en relation avec l’entreprise où vous travaillez, ou envisagez-vous d’autres options ? »
– Questions de réflexion: Elles obligent l’interlocuteur à analyser et commenter ce qui a été dit. Par exemple : « Ai-je réussi à vous convaincre de réviser vos actions, ou pensez-vous qu’il est préférable de suivre votre plan actuel ? » ; « Les relations avec votre conjoint sont-elles la partie la plus importante de votre vie en ce moment ? » ; « Pensez-vous que… ? »
L’objectif de ces questions est de créer une atmosphère de compréhension mutuelle, de tirer des conclusions intermédiaires et finales de la consultation de tirage.
En outre, vous pouvez utiliser activement des techniques telles que :
– Paraphrase et reformulation: « En d’autres termes, vous voulez dire que les relations avec votre conjoint sont secondaires par rapport à votre travail ? »
– Clarification: « Ai-je bien compris que vous vous intéressez à votre carrière dans l’entreprise où vous travaillez actuellement ? »
La pratique, encore et encore la pratique, vous aidera à rapidement et précisément déterminer le cours de la conversation préparatoire pour clarifier les limites de la situation ou du sujet du consultant.
Tâches pratiques :
1. Formulez 3 à 5 questions principales que vous jugez nécessaires d’inclure dans chaque conversation préparatoire avant un tirage. Justifiez la nécessité de ces questions.
2. En discutant avec différentes personnes (pas nécessairement dans le cadre de la pratique du Tarot), entraînez-vous constamment à poser des questions, en encourageant l’autre personne à parler de soi. Sur la base de cette expérience, déterminez quels types de questions vous trouvez faciles à poser et lesquels sont plus difficiles.
Tous droits réservés © Anna Grana, 2024
Photo: RDNE Stock project
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